HISTOIRE D’A JOUER :
(en amont de la résidence – Projet et Intention – 2004)
Mon intention pour la période de résidence à la Villa Arson est de mettre en place un espace d’investigation dont je ne connais pas encore les frontières ni les limites. Le contexte de la villa m’intéresse, parce qu’il devient presque un huit clos où de nombreuses personnalités et acteurs du même milieu (milieu de l’art) passent . La résidence même, peut sans doute prendre la forme d’une petite communauté temporaire. Peut-être ces gens ne se connaissent pas. Ou bien ils se connaissent, mais seulement par réputation. Ou encore, ils connaissent l’œuvre, mais pas l’individu. Il est possible que certains d’entre eux se sont déjà rencontrés ou croisés. Dans tous les cas, il y a des liens.
Pour l’attente, le suspens et l’aspect Poirot, je ferais alors la comparaison avec un voyage touristique en Egypte dans un roman d’Agatha Christie ; dont le point commun entre ces voyageurs est un milieu privilégié qui partage la passion pour les voyages et plus encore ici, les pyramides. Pendant ce voyage des liens se forment, des relations se tissent et à ce même moment, un meurtre a lieu. C’est l’œuvre d’un assassin. Et seule l’ingéniosité du détective Hercule Poirot peut découvrir, en explorant petit à petit les liens préexistants (au-delà des apparences) entre les personnages, et dévoiler le mobil du meurtre.
De l’Egypte à la Villa Arson, il n’y a qu’un pas, un pas de biais et d’auteur, on passe donc du mobile de l’œuvre d’un assassin au mobile de l’œuvre d’un artiste. L’idée serait alors de produire une œuvre qui se définirait en explorant les différents liens entre tous les personnages présents ou passants pendant le temps de la résidence.
Le personnage Détective Hulaut devenant le personnage actif au cœur de la villa, assiste à l’œuvre qui se fait et va tenter de dévoiler le mobile de l’oeuvre.
La villa semble être un terrain favorable à la germination de nouvelles pistes, il me semble important d’un point de vue géographique et physique d’avoir régulièrement une vue en hauteur (petite colline St Barthélemy surplombant Nice) ce qui permet une distanciation nécessaire à l’avancée dans le processus du travail ou encore simplement changer de point de vue. La notion de point de vue intervient de manière récurrente dans mon travail comme pour préciser les choses, (traverser l’image floue jusqu’à la mise au point), provoquer le changement (déplacer l’observation), déstabiliser la connaissance (révéler l’inconnu).
DOUBLE JEU :
(Projet In Progress commencé en 2005 pendant la résidence à la Villa Arson)
La pièce constitue l’élaboration d’une sorte de jeu, compte tenu des différents points d’intérets du lieu : la villa Arson et définit précedemment.
Le jeu se construit au fur et à mesure en vue d’un déploiement dans l’espace. Il y a comme deux jeux qui se construisent en parallèle. Un est en train de se construire et est en ma possesion et l’autre est dispersé (systhématiquement dès qu’un élément est réalisé, il est envoyé à celui qui a participé à sa construction). Je pourrais envisager à un moment donné, de rassembler les deux jeux. D’une certaine manière, un se construit sous mon entière responsabilité, et l’autre tout en se déconstruisant par sa dispersion se construit hors champ.
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