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Anabelle Hulaut

Propos recueRencontre avec l'artiste qui signe à thouars dans els Deux-Sèvres pour la Chapelle Jeanne d'Arc l'exposition I don't want a planet pizza without relief

Propos recueillis par Anna Maisonneuve - JUNKPAGE #91 - Mai 2022


Anna Maisonneuve : Comment a débuté ce projet à Thouars?

Anabelle Hulaut : Avec une invitation du centre d'Art La Chapelle Jeanne d'Arc pour mener des ateliers à l'école primaire Paul Bert auprès de CP et de CE1 à la fin de l'année 2020. J'avais proposé aux enfants de travailler sur le Paysage agité.

AM :De quoi s'agit'il ?

AH :Ce sont des compositions que je fais dans mon atelier sur ma table de travail à partir d'éléments de rebuts que je récupére à droite et à gauche toujours en vue de créer un paysage. Les choses sont parfois montrées telles quelles, d'autres fois travaillées, peintes ou accomodées. Je prends une photo de ce moment, de cette petite action et puis je défais. Il n'en reste rien d'autre. Ce projet je l'ai commencé en 2019. durant le premier confinement, en mars 2020, j'ai décidé d'en faire un par jour. Aujourd'hui, j'en fais encore de temps en temps, mais c'est moins régulier.

AM: Ce travail a t'il initié l'exposition que vosu présentez actellement à la Chapelle ?

AH: En partie. Lors de ma résidence, j'avais réussi à avoir une journée de plus pour utiliser le sous-sol de La Chapelle comme atelier. Je voulais expérimenter cette histoire de paysage animé mais à l'échelle un. J'y ai installé un grand cyclorama, mais les éléments paraissaient minuscules. Il fallait complètement changer le rapport d'échelle. j'ai commencé à poser une main, puis le corps. Puis, j'ai eu envie d'enlever le cyclorama pour m'échapper dans l'espace.

AM: Quel est l'autre événement qui fait genèse?

AH: J'étais déjà venue à Thouars à de nombreuses reprises pour voir les expositions de la Chapelle. En flânant dans la ville, j'avais remarqué un point de vue magnifique sur la vallée du Thouet. En contre plongée, on a une vue sur les toits. Certaines des maisons sont munies d'extracteurs de fumée rotatifs en inox. Avec le soleil, cela génère des réflexions optiques semblables à des pépites lumineuses. A chacune de mes visites, j'étais fascinée par cet eblouïssement qui nous aspire. Cette fois-çi, je me suis dit que je ne pouvais pas en fare abstraction. Du coup, j'en ai acheté un, je l'ai démonté pour voir comment c'était fichu et pour éventuellement en fabriquer un. Mis à plat, cela fait comme une rosace. Et cette forme fait echo à la magnifique rosace de la chapelle Jeanne d'Arc comme aussi à d'autres éléments présents dans mon travail à l'instar de l'oeil éclair.

AM: Les paysages agités, l'extracteur de fumée, l'oeil éclair, la rosace... Comment fonctionnent tous ces éléments aus ein de l'exposition?

AH: De manière générale, j'aime bien que les choses ne soient pas toutes données d'entrée de jeu. Ici, le visiteur endosse en quelque sorte le rôle d'un détective. Le dispositif l'amène à modifier son regard, à cherher des indices, à faire un pas de côté. J'ai pensé l'exposition comem un seul paysage rempli de plusieurs petits paysages. Pour les observer, on doit multiplier les points de vues, s'accroupir, regarder à travers des oeilletons disposés à différentes hauteurs, grimper sur une montagne pour avoir une nouvelle perspective si bien que tout devient vivant.