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Anabelle Hulaut


LOVE SUPREME(*)

... Vendredi, il est environ 16 heures D et moi feuilletons un magazine de presse spécialisé en art, quant tout à coup nous tombons sur une pub annonçant l'exposition(*) Love Suprême à la Criée Centre d'Art Contemporain à Rennes. Nous appelons pour savoir si l'exposition est ouverte, c'est alors qu'on nous annonce le vernissage aujourd'hui même.
Il est environ 17 heures. Nous filons en direction de Rennes pour voir l'exposition. La galerie est pleine. A vrai dire nous sommes partis sans trop savoir. Nous assistons à une exposition collective qui rassemble des œuvres issues de la culture afro-américaine. Nous nous faufilons à droite de l'entrée entre les gens pour voir les pièces de plus prés.
Certains visages des personnes présentes nous semblent familiers, mais pour là plupart inconnus. D connaît indirectement une des artistes par l'intermédiaire d'un ami M qui aura travaillé sur le montage d'un de ses films présentés ici. (C'est aussi une de ses raisons pour laquelle nous nous sommes décidés à venir).
Plusieurs photographies longent les murs... Le long du centre et sur les murs d'un espace central (salon de lecture). Toujours en poursuivant l'exposition, nous sommes attirés par le son d'une pièce sur la droite. En entrant dans la pièce, il y a une projection sur le mur d'en face. Le son est fort, sorte de musique hip hop très rythmée. Il semble que nous assistions à un cours de danse hip hop. Les gestes sont répétés, la musique est parfois entrecoupée de paroles reliant l'apprentissage à la Dance. C'est assez drôle. Nous poursuivons, nous longeons le mur de photographies. Je remarque 2 photographies noir et blanc, comme extraits d'un défilé de Miss. Sur une des deux, comme un portrait de pied d'une femme noire portant le foulard de biais sur lequel est inscrit Melle Bourgeoise noire. Son visage est riant aux éclats. Je remarque le titre de la pièce Melle bourgeoise noire invades the New Museum. L'esthétique est grinçante d'ironie et dépasse l'aspect militantisme. Il semble que la question de l'identité culturelle, inscrite dans une histoire (appelée aussi mémoire) collective et personnel soit au cœur même du travail visuel de chacun des artistes présentées. La plupart sont des femmes. Il semble qu'il y ait deux générations d'artistes, imprégnées chacun d'un contexte historique, social, politique, économique, culturel différents.

Nous poursuivons, nous sommes à présent derrière le salon de lecture à l'angle du coin bureau du Centre d'Art. Il y a beaucoup de monde concentré ici, un discours se termine. Je remarque, un texte en lettres adhésives qui parcourt le haut des cimaises sur tout l'espace central. Je tente la lecture, il semble que cela soit des références musicales directes et historiques au titre de l'exposition. J'apprends alors par un cartel qu'il s'agit d'un des projets de l'artiste (connu de D indirectement) qui a conçu la scénographie de l'exposition. D aperçoit son ami et me présente. Puis ensemble ils continuent la conversation c'est en anglais bien évidemment et ma langue n'est pas assez familière pour suivre tout à fait la conversation.
Je me retire légèrement, contre la cloison de l'espace du centre (construit spécialement pour et qui fait office de salon de lecture...) Puis, je tourne la tête à droite de l'autre côté, et j'aperçois alors un peu plus loin l'intéressé enfin disons la personne qui fera l'objet d'une enquête.
D'après mon souvenir, l'intéressé ne semble pas avoir changé, environ 1m75, cheveux noirs, teint mat, et essentiellement vêtu de noir avec une chemise blanche1. Il est en pleine discussion avec un groupe de personnes. Je reconnais sa voix, son accent léger, il ne m'a pas encore vu. Je profite pour tourner un peu autour, de loin, puis comme par accident, l'intéressé se retrouve seul, je profite alors du moment pour m'approcher et l'aborder. Je sens qu'il me reconnaît mais que ma présence l'étonne. J'en profite pour renvoyer mon étonnement. Nous nous donnons des nouvelles, ici et là. D'ailleurs peu importe ce que nous nous sommes dit, le fait est que nous nous sommes rencontrés. D et moi entrons dans le salon de lecture, où plusieurs ouvrages sont mis à disposition. Il y a toute une série de rencontres musicales, littéraires, cinématographiques programmées pendant toute la durée de l'exposition de façon à permettre de révéler le contexte dans lequel les oeuvres se sont produites et nourris.
Puis, nous quittons l'exposition.

29 mars 2001,
A L'intéressé(e)

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